Changement climatique : les ventriloques du GIEC en question

A chaque publication d’un nouveau rapport du GIEC ou même lors des publications intermédiaires, des responsables politiques de haut niveau, experts, chercheurs et responsables d’ONG environnementales font des annonces — toujours plus alarmistes — liées au contenu des dits rapports. En général, la phrase consacrée est « Le Giec nous met en garde » ou encore « Le GIEC a dit que ». Ces affirmations — au nom du GIEC — correspondent-elles vraiment au contenu des rapports ou bien ces portes-parole divers et variés de l’urgence climatique ne sont-ils que des ventriloques de l’organisation intergouvernementale, qui lui font affirmer ce qu’elle n’a jamais écrit ?

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Il est désormais établi qu’une « éco-anxiété » se répand dans les sociétés les plus riches, particulièrement chez les plus jeunes. Ce syndrome psychologique dépressif est majoritairement causé par la crainte du changement climatique anthropique (RCA) que l’ONU brandit depuis plus d’une décennie comme le principal défi à surmonter pour l’humanité au cours du XXIème siècle. Tous les 5 à 6 ans depuis 1990, et plus particulièrelment depuis 2007 — date du Nobel de la paix attribué au GIEC et à Al Gore —, un nouveau rapport scientifique de l’organisation onusienne est mondialement publicisé. Ses conclusions sont toujours à peu près les même, et n’amènent généralement pas de nouvelles connaissances scientifiques sur le changement climatique débuté en 1850-1870. La seule « information globale » relayée de façon massive, qui peut passer pour une nouveauté depuis 15 ans est en gros la suivante : « La situation est encore pire que celle qui avait été analysée dans le rapport précédent [du GIEC] (…) Les anciens modèles de prévisions des températures étaient en deça de la réalité, nous avons été trop optimistes, la situation est désormais plus claire grâce aux dernières recherches et nous savons que le changement climatique est déjà visible, qu’il va s’accentuer encore plus rapidement que nous le pensions (…) l’humanité doit se préparer à des catastrophes qui vont s’accélérer, etc« .

Exagérer l’exagération probabiliste ?

La COP26 a été un moment assez perturbant pour qui observe l’histoire du GIEC et de ses conclusions sur le changement climatique. Le principe n’était pas — comme lors des précédentes COP — d’informer le public sur l’augmentation de la température planétaire et des moyens à engager pour la freiner (abaisser les émissions de gaz à effet de serre avant tout en général), mais avant tout d’alarmer le plus grand nombre sur les effets de cette élévation de température et de ses conséquences en terme de désastres actuels et futurs. La présence de nombreux représentants de populations autochtones, de jeune militants du climat (particulièrement éco-anxieux), d’ONG et de représentants politiques de zones censées être les plus touchées par le changement climatique, y était massive. Pour avoir suivi de près — par force, vu mon métier de journaliste à l’international — cette « grande kermesse de l’alarmisme climatique », plusieurs points saillants m’ont sauté aux yeux. Le principal est basé sur ce que je nomme le phénomène des ventriloques du GIEC : des personnes censées être à la pointe du sujet sur le climat qui affirment ou démontrent des conséquences du RCA en se réfugiant derrière les études du GIEC et qui lui font dire… ce qu’il n’a jamais écrit dans ses rapports.

Mais sur quoi se basent-ils, ces ventriloques, lorsqu’ils établissent des catastrophes naturelles actuelles ou futures causées par le RCA et basées sur les études du GIEC ? Est-ce le dernier rapport en anglais, dont le chapitre 2 fait à lui seul 3576 pages, un rapport découpé en chapitres les plus souvent indigestes et répétitifs ? Ou bien un document de synthèse très court d’à peine 40 pages qui l’introduit et est censé donner les grandes lignes du rapport scientifique ? La réponse est simple, puisque le résumé à destination des décideurs est justement là pour leur éviter de lire le rapport scientifique complet, trop indigeste. La question de la qualité scientifique de ce résumé est alors intéressante à se poser. Par qui est-il effectué, comment est-il validé, et surtout : représente-t-il parfaitement l’essence des études scientifiques contenues dans le « vrai et seul rapport » qui suit et qui fait normalement loi sur le travail du GIEC ?

Une fois de plus, la réponse est simple : non, le résumé à l’attention des décideurs n’est pas une synthèse équilibrée du rapport scientifique même s’il est écrit principalement par des scientifiques. Des incertitudes ou des probabilités peuvent y devenir des quasi certitudes, un scénario sur les 6 existants (le RCP 8.5 par exemple) peut y être mis en avant, au détriment des autres. Le résumé contient, soit les conclusions les plus catastrophiques et dont les indices de confiance dans leur probabilité sont les plus bas, soit une exagération complète de conclusions bien plus nuancées ou fortement probabilistes du rapport général. Mais il contient aussi, malgré tout, des précautions extrêmes — bourrées de conditionnels — lorsqu’il s’agit d’être précis sur certains points… Ce dont les ventriloques se moquent éperdument.

Quelques exemples de ventriloquie

« Selon les estimations, les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, avec une fourchette probable allant de 0,8 °C à 1,2 °C. Il est probable que le réchauffement planétaire atteindra 1,5 °C entre 2030 et 2052 s’il continue d’augmenter au rythme actuel (degré de confiance élevé).« 

Cette introduction du rapport pour les décideurs de 2019 (et utilisé à la COP26) est intéressante à plusieurs titres. Quand les décideurs ou les représentants du GIEC affirment au public que l’élévation de température de la planète est alarmante parce qu’elle est de +1,2°C par rapport au début de l’ère industrielle, ils occultent ce que dit le GIEC : c’est une estimation et elle est contenue dans une fourchette de 0,8°C à 1,2°C. Le GIEC prend des précautions avec le thermomètre de la planète, pas ses ventriloques. Et quand un « scientifique du GIEC » annonce avec gravité que les 1,5°C vont être franchis avant la fin de la décennie et que « c’est très grave », il devrait lire de plus près cette introduction : c’est une probabilité et cette dernière ne pourrait se réaliser qu’entre 2030 et 2052, tout en étant reliée à un « si » qui est crucial : celui du « rythme du réchauffement planétaire ». Ce qui donne : « Si le réchauffement planétaire continue d’augmenter au rythme actuel« . Ce dont le GIEC avoue qu’il n’en est pas certain du tout.

C’est cette somme d’affirmation probabilistes et conditionnelles — peu contraignantes pour le GIEC —, qui permet néanmoins à ses représentants ou soutiens, d’effectuer des affirmations — à l’inverse — péremptoires, pétries de certitudes et qui ne laissent elles, aucune place au doute, ou tout du moins à une forme de nuance. Toujours dans cette introduction, nous pouvons trouver des statistiques très étranges et très « souples » sur le réchauffement :

« S’inscrivant dans la tendance au réchauffement à long terme enregistrée depuis l’époque préindustrielle, la température moyenne à la surface du globe observée pour la décennie 2006-2015 a été supérieure de 0,87 °C (avec une fourchette probable comprise entre 0,75 °C et 0,99 °C) à la température moyenne pour la période 1850-1900 (degré de confiance très élevé).« 

Pour qui s’intéresse aux sciences du climat, ce passage est très perturbant : les ventriloques du GIEC ne cessent de répéter que le climat n’est pas la météo (au point d’en faire une BD via des chercheurs du CNRS) et que l’on ne peut parler de climat seulement sur une période d’au moins 30 ans. C’est d’ailleurs cette affirmation qui a permis aux ventriloques du GIEC de refuser de prendre en compte la pause dans le réchauffement de 1998 à 2013, tandis que le rapport scientifique sur l’évaluation des modèles climatiques du GIEC lui-même prenait en compte cette période pour souligner un hiatus, donc une divergence dans les projections des modèles… confrontés aux observations (page 769 à 772).

Mais ce passage du résumé aux décideurs de 2019, au delà que ce soient les températures sur 10 ans seulement qui sont prises en compte (2006-2015), c’est la période comparée de… 50 ans (1850-1900) qui étonne. Le calcul de différence de température moyenne pour les 50 années d’une période de sortie d’une période climatique naturelle froide, nommée « le Petit âge glaciaire », est effectué en comparaison d’une période de seulement 10 ans, plus de 100 ans après, sur un plateau de température haut. Le tout dans une fourchette « probable » de 0,24°C. Qu’en font les ventriloques ? Une démonstration de la différence très conséquente entre ces deux périodes, menant à la conclusion que seules les activités humaines émettrices de CO2 peuvent expliquer cette différence et que la différence est très grande. Mais pourquoi n’avoir pas comparé deux périodes de même durée, comme celle de 1850-1900 avec 1965-2015, par mesure d’équilibre statistique et de respect des périodes correspondant à ce qui est du climat et non pas de la météo, selon les mêmes ventriloques ?

On ne sait pas, mais on sait par contre que le différentiel de température ne serait plus du tout aussi important, puisque la période 1965-1975 est une période avec un refroidissement conséquent, à la suite d’une période de hausse des températures entre 1910 et 1940), et suivie d’une hausse importante de température de la fin des années 70 jusqu’à 1998 puis encore suivie d’une pause-ralentissement jusqu’à 2013 (et probablement par la suite). Je n’ai pas fait le calcul, mais à vue de nez en prenant les données des observatoires mondiaux, le refroidissement des années 1960 à 1980 devrait peser pour plusieurs dixièmes de degrés en moins dans le différentiel.

Viennent ensuite les estimations sur le réchauffement anthropique :

« Le réchauffement planétaire anthropique estimé correspond au niveau de réchauffement observé à ± 20 % près (fourchette probable) et augmente actuellement de 0,2 °C (fourchette probable comprise entre 0,1 °C et 0,3 °C) par décennie sous l’effet des émissions passées et présentes (degré de confiance élevé).« 

Là encore, entre les alarmes ou autre alerte rouge et urgence planétaire des ventriloques sur le réchauffement, le GIEC estime l’augmentation à deux dixième de degré par 10 ans, avec une marge d’erreur de 20% dans l’observation — et comprise au final entre 0,1°C et 0,3°C. Le rapport 5 de 2013 sur l’évaluation des modèles climatiques s’étonnait des seulement 0,04°C d’augmentation de température moyenne observée entre 1998 et 2013, bien plus faibles que durant d’autres périodes antérieures (Evaluation of climate models, page 769 à 772). Mais là aussi, faire d’une augmentation moyenne, probable, d’un réchauffement déclaré anthropique d’un à 3 dixième de degré par décennie ne devrait normalement pas créer la panique. Ou bien s’il le fait, il faut expliquer en quoi une élévation supérieure de 0,87°C entre 1850-1900 comparé à 2006-2015 ne génère pas un climat « catastrophique » en 2015 ? Qui d’ailleurs se soucie (au GIEC et ailleurs) du climat de 1850-1900 et peut nous expliquer qu’il était moins « catastrophique » qu’aujourd’hui ? Personne, puisque visiblement ce n’est pas l’état du climat passé qui intéresse tous ceux qui soutiennent les rapports du GIEC mais l’état du climat futur forcément catastrophique, parce que plus chaud, tout en s’évertuant à démontrer que nous sommes déjà dans un climat « épouvantable », une « crise climatique unique dans l’histoire »…

Pour fêter la COP26, les (jeunes) journalistes (engagés) de Numerama ont donc commis cette vidéo de prospective, basée sur « une intéressante étude publiée en septembre 2021« , selon leurs dires (le lien hypertexte vers l’étude n’est pas donné par Numerama, mais par moi-même, les journalistes modernes défenseurs du climat ne s’abaissent pas à donner leurs sources documentaires). Après avoir présenté la COP26 et « l’urgence » — basée sur des images d’une banquise qui se détache—, appréciez en images et commentaires, le futur de la Terre dans 500 ans, « si on ne fait rien comme le demandent les scientifiques » :

Avec des réserves de charbon estimées à 160 ans, un pic pétrolier possiblement déjà dépassé, une démographie qui va se stabiliser puis décroitre vers 2060 (selon des scénarios plus crédibles que ceux de l’ONU qui ont été révisés parce qu’une fois de plus ils étaient beaucoup trop catastrophistes), il semble difficile d’envisager comment des scientifiques un peu sérieux peuvent se permettre de projeter des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et de leurs conséquences à +500 ans. Mais il semble que cela n’a aucune importance, puisque c’est « selon les modèles du GIEC » et c’est en gros ce que dit le GIEC, toujours selon ses ventriloques.

Un rapport axé « risques » franchement illisible et fumeux

Le second volet du rapport N°6 du Giec de 2022 (3676 pages) a été publié en mode « brouillon final » sur le site de l’IPCC, le nom anglais de l’institution basée en Suisse. La version définitive ne sera pas très différente — selon le GIEC — mais il était important pour l’organisme onusien de montrer qu’il avait travaillé sur l’apocalypse climatique à venir, dans toutes ses dimensions et avec force détails. Les 35 premières pages sont en fait le « résumé à l’attention des décideurs ». Et à la suite nous trouvons un empilement d’affirmations se rapportant à des études scientifique ayant établi que les dites affirmations étaient presque certaines, ou « probables », sur des effets en %, avec un degré de confiance moyen ou élevé, parfois très élevé, mais aussi un degré de confiance faible ou sans objet. Scindé en 18 chapitres, ce rapport est donc axé sur les « impacts, l’adaptation et la vulnérabilité » [causé par/au/face] au changement climatique anthropique. Ce sont donc les risques futurs causés par le changement climatique anthropique pour les « systèmes humains », les écosystèmes, etc, qui y sont étudiés, par une majorité de chercheurs français du CNRS pour ce rapport. Des impacts, risques, adaptations, vulnérabilités testées à +1,5°C, +2°C mais aussi à +3°C, parfois +4°C. Avec des valeurs de hausses comparées à la période 1850-1900, ou 1870 ou 1850, c’est selon. Des tableaux parsèment ce rapport avec de [surprenants] systèmes par icône colorées qui ne laissent jamais aucune place aux effets positifs du réchauffement, comme dans celui-ci, qui propose une icône « effets négatifs avec un – » et « effets négatifs couplé à du positif avec un +-« . Si la température s’élève de +1°C par rapport à aujourd’hui (donc +2°C par rapport à 1850-1900) il ne peut jamais y avoir d’effets seulement positifs au réchauffement sur un peu tout ce qui concerne l’humanité, comme on peut le voir dans ce tableau sur les « impacts du changement climatique sur les systèmes humains » :

Les 3 couleurs différentes indiquent l’indice de confiance dans la prévision des impacts négatifs ou positifs et négatifs : le bleu foncé est élevé à très élevé, le violet signifie confiance moyenne, le blanc « preuves limitées ou insuffisantes » et le na « ne s’applique pas ».

Tout ça est bien sûr encadré par le « langage du GIEC » qui nous donne des indications parfaitement claires et très faciles à prendre en compte, pour savoir de quoi il retourne des conséquences de tout ce réchauffement et des probabilités qui les entourent, comme il est facile de le constater à la lecture de cette note de bas de page :

Les qualificatifs peuvent changer, les probabilités sont parfois larges, parfois très réduites : tout ça aide bien entendu le lecteur désireux à mieux comprendre le fond des sujets, il va sans dire…

Retenons que d’un « point de vue global », par exemple, le réchauffement « impactera négativement la pêche et la production en aquaculture » avec une probabilité de 66%. Mais étonnamment on ne sait pas ce qu’il se passera pour « les villes de bord de mer au niveau des maladies infectieuses », quand le tableau indique par contre de façon très certaine (confiance très élevée) qu’il y aura des « impacts négatifs en Amérique du Nord » pour ces mêmes maladies infectieuses. C’est ainsi, débrouillez-vous avec ça, surtout si vous habitez à Marseille. Par contre inquiétez-vous si vous êtes Parisien. Ou pas franchement, puisque la confiance est moyenne que ça s’aggrave plus tard les maladies infectieuses… Disons qu’il y 34% de chances qu’il n’y ait pas plus de maladies infectieuses à Paris avec +2°C comparé à aujourd’hui, selon les chercheurs du CNRS…

L’élévation du niveau de la mer est — selon les ventriloques du GIEC — le « grand défi du climat », puisque le GIEC aurait dit qu’il serait d’un mètre d’ici à 2100 (c’est le chiffre qui revient le plus souvent). En réalité, même dans le résumé pour les décideurs, ce n’est pas le cas :

Toujours et encore, la fourchette indicative est tellement large, qu’il sera difficile pour le GIEC est ses chercheurs d’être accusés de s’être trompés : à 1,5°C ce serait « de 26 à 77 cm d’élévation » et de « 4 à 10 cm de plus à 2°C ». Bref, avec des conditionnels à tous les étages et un degré de confiance moyen — stipule l’organisme de l’ONU — les modèles « suggèrent » — que les océans vont monter un peu plus qu’au XXème siècle ou pas mal plus, mais sans certitudes, avec un degré de confiance moyen, donc à 66%. Quant à après 2100, de toute manière, la fonte potentielle des pôles se situe à des échelles de temps du siècle ou du millénaire. Tout ça ne mange pas de pain : les pôles fondent avec une probabilité de 66% mais à partir de 2100 et puis cette fonte s’étale sur une période de 100 à 1000 ans. Mais il y a 34% de chances que ça ne fonde pas. C’est ce qu’on appelle de la conjecture facile (et pas chère à produire). D’autres tableaux indiquent des « preuves de l’effet du changement climatique » basées sur des degrés de confiance basse, moyenne ou limitée, comme ici sur l’eau douce :

Comme faire son travail de journaliste dans ces conditions ?

Je ne suis ni climatosceptique, ni climatoréaliste, ni climatoalarmiste, ni militant de la défense du climat, ni un citoyen inquiet par le climat ou niant le changement climatique, pour une simple raison : je suis journaliste. Mon travail est de reporter des faits, des informations, des constats, de les comparer, de les vérifier, de les mettre en ordre et de les présenter au public. Avec le GIEC et ses rapports — que je lis depuis 15 ans — ce travail m’apparaît comme impossible.

Le changement climatique expliqué par le seul GIEC ou ses représentants/affidés/militants/soutiens/financiers/lobbyistes, est un véritable challenge, voire une impossibilité d’un point de vue informationnel. On ne peut parler décemment du climat et de son évolution au cours du temps en lisant seulement ces rapports ou en écoutant ceux qui les vendent. À moins de lire et analyser toutes les études de climatologie, articles de climatologues qui ne s’accordent pas avec les propos du GIEC et de ses ventriloques. Je parle bien de toute cette science climatique qui publie des études sans nier — en aucune manière — le réchauffement qui a eu lieu depuis 1850, mais qui continue d’essayer de comprendre ce qui pourrait l’avoir causé, au delà des effets de gaz à effet de serre. Ou comprendre les effets de certains phénomènes naturels mal connus. Des scientifiques qui continuent à vouloir comprendre pleinement le fonctionnement du climat planétaire, ce que le GIEC se refuse de faire depuis une décennie, puisque « la science climatique serait établie à 100% » selon lui et ses ventriloques, avec un « consensus scientifique mondial de 97% » sur le caractère anthropique par les gaz à effet de serre de ce réchauffement…« 

Comment voulez-vous alors relater la réalité d’un système climatique ultra complexe, non linéaire, encore très mal connu par de nombreux phénomènes, qui est censé s’être réchauffé dans des « proportions alarmantes » en 150 ans à cause des activités humaines, quand tous ceux qui veulent vous l’expliquer, racontent — pour ainsi dire — à peu près n’importe quoi pour le prouver ? Ou travestissent les chiffres ? Évacuent les études qui ne vont pas dans le sens des seuls gaz à effet de serre comme cause du réchauffement, en les traitant de « travaux climatosceptiques ou négationnistes du climat » ? Refusent d’admettre qu’à d’autre périodes pas si lointaines, comme à l’âge romain, des études scientifiques attestent d’augmentation de température sur le globe plus importantes qu’au XXème et XXIème siècle et sur des durées de progression équivalentes ? Ne prennent pas en compte les contenus des rapports qu’ils sont censés avoir écrits ou au moins avoir lus et compris ? Comment comprendre ou même utiliser des rapports qui s’essayent à des prospectives à l’échelle du globe ou des continents sur tous les sujets possibles et imaginables en ne prenant en compte que le seul facteur d’une hausse de température qui est comprise dans une fourchette de 0,4°C avec des taux d’incertitudes à tous les étages ?

C’est sur ces constats que l’on comprend mieux pourquoi le GIEC a autant (besoin) de ventriloques. Si vous voulez renseigner quiconque sur le changement climatique et ses conséquences en vous référant aux seuls rapports du GIEC et que vous êtes honnête, cela vous sera impossible. Ces rapports sont elliptiques, probabilistes, mouvants, incertains, vagues et avant tout, sophistes. Oui, sophistes. Définition :

Rhétorique enseignant la pratique du raisonnement spécieux, de toutes les ressources verbales, de toutes les subtilités permettant de défendre n’importe quelle thèse et d’emporter l’adhésion.

Il y a une gymnastique du faux. Un sophiste est un faussaire, et dans l’occasion ce faussaire brutalise le bon sens (…) La fausse science est l’excrément de la vraie ; et on l’emploie à la perte des philosophes. Les philosophes, en produisant les sophistes, produisent leur propre malheur. (Victor Hugo, L’Homme qui rit, 1869)

https://www.cnrtl.fr/definition/sophiste

Parce que ces rapports ne parlent pas du climat en tant que tel et ne permettent en aucun cas de le comprendre. Aucune étude sur les variations naturelles n’est analysée dans ces rapports, aucune analyse sur des phénomènes centraux dans le changement climatique autres que les gaz à effet de serre, n’y est produite. Les études sur l’hypothèse d’un réchauffement naturel au XXème siècle, sans cause anthropique, ne sont jamais prises en compte ou même citées (hypothèse zéro, null hypothesis). Ce qui signifie, au final, que ces rapports ne sont en réalité que des manuels propagandistes publiés et relayés pour activer une « révolution mondiale », agricole, énergétique et économique. Celle du « développement durable », déclarée dans l’agenda du XXIeme siècle (agenda 21 de l’ONU) à Rio en 1992.

Extrait de l’article 9 intitulé « Protection de l’atmosphère » de l’agenda pour le 21ème siècle, signé lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement durable :

Objectifs (protection de l’atmosphère)

9.11 L’objectif fondamental de ce domaine d’activité est de réduire, à terme, les effets négatifs que le secteur énergétique produit sur l’atmosphère en encourageant l’adoption de politiques ou de programmes, selon qu’il convient visant à accroître le rôle des systèmes énergétiques écologiquement rationnels et économiquement rentables, en particulier ceux reposant sur des énergies nouvelles et renouvelables, grâce à une pollution moindre et à une plus grande efficacité au niveau de la production, du transport, de la distribution et l’utilisation de l’énergie.

A la lecture de cet objectif international vieux de 30 ans, on comprend mieux l’enjeu des rapports du GIEC. Mais au fond, ne serait-il pas plus sain et honnête d’annoncer simplement que l’ONU a décidé d’imposer à ses membres de nouvelles façons d’organiser les activités humaines parce qu’elle estime que c’est « le mieux à faire » et qu’elle l’a déjà planifié — quoi qu’il se passe — depuis 30 ans ? Ne serait-il pas préférable d’arrêter la publication de ces stupides rapports du GIEC, illisibles et en partie risibles par leur incapacité à parler de la réalité, qui ne cherchent qu’à apeurer l’humanité avec des techniques sophistes de propagande indignes ? En tant que journaliste, je préférerais. Parce que raconter n’importe quoi — sous prétexte que ce n’importe quoi a été écrit ou proféré par des chercheurs ou des spécialistes (payés par des gouvernements engagés à Rio), qui « savent et sont très concernés » —, je n’y arrive pas.

Il faudrait oser écrire demain dans la presse : « Le développement durable et la transition mondiale vers les énergies décarbonées sont la voie choisie à New-York depuis 1992, et vous, membres de l’ONU qui avez signé cet agenda, devez vous y plier, parce qu’il en a été décidé ainsi« . Ensuite, ce serait à chaque nation d’accepter de s’y plier ou non et d’en tirer les conséquences. Mais il serait souhaitable — dans ce cas de figure — d’évacuer l’enjeu planétaire climatique apocalyptique et délirant qui empêche les jeunes gens de dormir la nuit ou d’avoir des enfants — et qui n’est si l’on regarde bien, qu’un ramassis de mauvaises sciences prospectives univoques. Parce qu’au final, à part couvrir au maximum la planète de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes, de généraliser des nouvelles technologies agricoles « résilientes » à base d’IA, d’OGM, saupoudrées d’agrobiologie et d’agroécologie, de smart grid, de centrales à « hydrogène vert » — et pourquoi pas de centrales nucléaires —, le tout pour plusieurs dizaines de trillards de dollars, quel est l’objectif de cet agenda de l’ONU pour le développement durable ? La réponse est simple : aucun autre.

Je ne peux me retenir en complément final de cet article de vous offrir quelques citations de Jacques Rouxel, le créateur des Shadocks, ces créatures imaginaires de dessin animé qui vivent dans un monde où la société est organisée autour de concepts absurdes et délirants mais acceptés par tout un chacun comme normaux et comme une Vérité. Les rapporteurs du Giec et leurs ventriloques devraient les lire ou les relire , parce qu’elles expriment précisément le fond de leur message et de leur travail actuel :

« Le passé ne sera jamais pire que l’avenir »

« Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu »

« Tout avantage a ses inconvénients et réciproquement »

« S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème »

« Quand on ne sait pas où l’on va, il faut y aller… et le plus vite possible »